Ensevelie sous les considérations pleurnichardes sur la fin des idéologies, la perte des grands mythes fondateurs, la disparition des grands récits, une question s’impose, au détour d’une lecture, d’une promenade : que regrettons-nous exactement dans ce constat amer et désabusé qui s’impose comme clé de lecture d’une certaine apathie contemporaine ? De quelle déploration parle-t-on ? Qui l’entretient ? D’où tire-t-elle son apparente force de conviction ?
Quand la salvatrice distance des Grecs nous aide à repousser cette nostalgie un peu morbide eh bien je ne résiste plus, malgré de saine tentatives, à vous livrer cette remarque de Paul Veyne extraite de: "Les Grecs ont-ils cru à leurs mythes ?" :
« Les Grecs semblent souvent ne pas avoir beaucoup cru à leurs mythes politiques et ils étaient les premiers à en rire lorsqu’ils étaient en cérémonie (…) D’où une modalité particulière de croyance : le contenu des discours d’apparat n’était pas senti comme vrai et pas davantage comme faux, mais comme verbal. Les responsabilités de cette « langue de bois » ne sont pas du côté des pouvoirs politiques mais d’une institution propre à cette époque, à savoir la rhétorique. Les intéressés n’étaient pas contre pour autant car ils savaient distinguer la lettre et la bonne intention : si ce n’était pas vrai, c’était bien trouvé. »
Quand la salvatrice distance des Grecs nous aide à repousser cette nostalgie un peu morbide eh bien je ne résiste plus, malgré de saine tentatives, à vous livrer cette remarque de Paul Veyne extraite de: "Les Grecs ont-ils cru à leurs mythes ?" :
« Les Grecs semblent souvent ne pas avoir beaucoup cru à leurs mythes politiques et ils étaient les premiers à en rire lorsqu’ils étaient en cérémonie (…) D’où une modalité particulière de croyance : le contenu des discours d’apparat n’était pas senti comme vrai et pas davantage comme faux, mais comme verbal. Les responsabilités de cette « langue de bois » ne sont pas du côté des pouvoirs politiques mais d’une institution propre à cette époque, à savoir la rhétorique. Les intéressés n’étaient pas contre pour autant car ils savaient distinguer la lettre et la bonne intention : si ce n’était pas vrai, c’était bien trouvé. »